Mais toi c est toujours
Ta peine avant la mienne
Et je ne veux plus
- Mathilde Fauve
Araignée dans les paquerettes
Déjà la fin
De l'innocence
— Mat Fauve
Eclairs et coups de tonnerre Explosent comme boulets de canon Les oiseaux fuient le front De je ne sais quelle guerre Les enfants sursautent Les adultes rient fort La fenêtre est ouverte L’inquiétude reste au bord L’excitation des feux d’artifice Le plaisir des bulles et des ronds dans l’eau La fraîcheur soudaine des gouttes salvatrices ôtent au mois d’août sa moiteur de tombeau Ainsi, d’une journée condamnée à l’ennui D’un ciel bleu immaculé, d’une joie morne en cage L’orage change en fête miraculeuse et sauvage La torpeur estivale par la grâce de la pluie. — Mat Fauve
Couper les légumes
Érotisme du chou rouge
Vulve sous mes doigts
- Mathilde Fauve
Me voilà
Immobile, atterrée
Quel mouvement pourrait me relancer ?
La faim ? L ennui ?
Des fourmis dans les pieds ?
Le ciel gris et froid
Ne fait rien pour m encourager
Il reste quelques châtaignes
Dures comme des chicots de grand-mère
Parmi les épluchures oubliées
Sur la gazinière
Une lettre à finir
Gît sur le fatras amoncelé
Le frigidaire est vide
Et l évier est bouché
Un bien beau dimanche s annonce en vérité...
Qu importe !
J'ai pour moi la blancheur des heures
Et du papier
Une solitude qui s apparente
À la liberté
Et l absolue souveraineté
Sur mes actes et mon oisiveté
- Mathilde Fauve
Je souffle fort sur ma tristesse
Et je cours
Pour mieux m'envoler
— Mat Fauve