Pistolet à eau
Arc-en-ciel et rires d’enfants
Fontaine de joie
— Mat Fauve
Parfois, je me sens comme un squelette qui a déjà semé la majorité de ses organes sur la route en continuant d’avancer.
Plus le vide s’installe en moi, plus la douleur s’estompe. Plus le temps passe, plus toutes les sensations disparaissent, à part le froid du vent qui me traverse.
Mais l’important c’est de tenir debout et de continuer à avancer, n’est ce pas ?
Peut être que quelque chose d’autre recouvrira mes os au bout du compte.
J’espère que ce sera des fleurs.
J’espère que ce ne sera pas une carapace.
Ou alors une carapace toute douce, comme les coquillages nacrés sur les plages de Méditerranée.
Je ne veux pas faire du mal aux autres en étant morte à l’intérieur.
Un squelette ne peut soutenir personne. C’est déjà un miracle s’il se soutient lui-même.
Je voudrais vivre, mais j’ai oublié comment.
- Mathilde Fauve, Journal des comparaisons foireuses
Premières vacances
En solo dans la montagne
Déjà une rencontre !
- Mathilde Fauve
En été flâner
Deviendrait presque un devoir
- l art de l oisiveté
- Mathilde Fauve
Je voudrais remercier Adèle Haenel pour avoir dénoncé les agissements pédophiles de Christophe Ruggia à son encontre lorsqu'elle était âgée de 12 à 14 ans.
Je voudrais la remercier de nous livrer avec une incroyable sincérité son parcours de reconstruction personnel, ses réflexions, et le rôle des rencontres qui lui ont permis de survivre et de se transformer en la personne qu'elle est aujourd'hui.
Je voudrais la remercier pour la force de son espoir, de son humanisme, et de sa volonté de changer la société en quelque chose de meilleur, en un tissu de relations qui a du sens pour chacune et chacun de ses membres, et non une société dont le pouvoir de maîtriser le récit collectif appartient uniquement à la classe dominante des hommes cisgenres hétérosexuels, pour son profit exclusif, au détriment de toutes les autres catégories de personnes (femmes, lesbiennes, gays, asexuel.les, personnes trans, queer, etc) dont le témoignage est le plus souvent ignoré, humilié, bafoué, tourné en ridicule, dénigré, dénoncé, dévalorisé, ou minimisé, par les hommes, et par les femmes qui défendent le patriarcat sans même en avoir conscience.
Ces hommes qui n'ont pas conscience du mal qu'ils font aux autres, aux femmes qu'ils « aiment » (mais qu'ils aiment si mal, qu'ils « possèdent » serait le terme exact) en ne prenant pas en compte leur ressenti, leur attitude en retrait, leurs sourires gênés, et n'entendent pas le silence assourdissant qui suivent leurs discours, leurs remarques graveleuses, leurs « blagues », leurs actes de séduction imposée, leurs gestes sur nos corps qui ne veulent pas être touchés , leurs regards concupiscents, scrutateurs, jugeants, moqueurs, méprisants, indifférents, tout-puissants, dont même la tendresse est entachée de supériorité, et ne veut plus rien dire ! Merci à Adèle Haenel pour la lettre qu’elle a écrite à son père et qu’elle a bien voulu partager avec nous, des inconnu.es, pour nous permettre de prendre de la force et de reprendre espoir en des relations entre les femmes et les hommes, entre adultes et enfants, plus respectueuses, plus égalitaires, plus sincères, y compris au sein de nos propres familles.
En cette période de Noël, propice aux rassemblements familiaux, j’ai l’espoir que son intervention me permettra de dire tout ce qui me pèse dans mes relations avec mes parents, non pour couper le dialogue, mais pour être entendue, et, si possible, nous réconcilier au-delà du mal qu’on a pu se faire, malgré notre amour.
https://www.youtube.com/watch?v=QFRPci2wK2Y&t=26s
Tilleul en fleurs
Pas encore cicatrisée
Ma blessure de toi
- Mathilde Fauve
Quand je doute
Du sens de la marche
Je suis les oiseaux
- Mathilde Fauve
Sur les tuiles rouges
Un matou se promène
Avec la lune
- Mathilde Fauve
Nuit de la lecture
Mes insomnies reconnues
Comme une fête
- Mathilde Fauve