Parfois, je me sens comme un squelette qui a déjà semé la majorité de ses organes sur la route en continuant d’avancer.
Plus le vide s’installe en moi, plus la douleur s’estompe. Plus le temps passe, plus toutes les sensations disparaissent, à part le froid du vent qui me traverse.
Mais l’important c’est de tenir debout et de continuer à avancer, n’est ce pas ?
Peut être que quelque chose d’autre recouvrira mes os au bout du compte.
J’espère que ce sera des fleurs.
J’espère que ce ne sera pas une carapace.
Ou alors une carapace toute douce, comme les coquillages nacrés sur les plages de Méditerranée.
Je ne veux pas faire du mal aux autres en étant morte à l’intérieur.
Un squelette ne peut soutenir personne. C’est déjà un miracle s’il se soutient lui-même.
Je voudrais vivre, mais j’ai oublié comment.
- Mathilde Fauve, Journal des comparaisons foireuses
Un peu de charbon
De branches et pommes de pin
Pour un feu de joie
- Mathilde Fauve
Frankly, if you like classic literature and/or fairy tales (and speak well enough French), then this book is a Must. It collects four stories written by Henriette-Julie de Castelnau de Murat, one of the 17th century noble ladies who were writing fairy tales in France. They used those stories to engage with their lived realities, for example, speaking up against arrange marriages was a recurring theme.
Anyway, one of them was a lesbian. That is Madame de Murat. The stories in this book are not explicitly queer, for the obvious reason of being written in the 17TH CENTURY, but the subtext is definitely there, plus you get a biography of the author.
It is a short book, interesting read, and I love it SO MUCH to see one of the conteuses get some recognition. It is beyond time that we start reprinting the stories of these women.
Inktober jour 3
Sorcière lisant à la lumière de la lune
Mathilde Fauve
Un air de Noël
Le matin commence
Ciel blanc et toitures rousses
Un jour d hiver de plus
Oui mais un air de Noël
Se faufile entre les mailles
Un sapin et une bougie blanche
Égayent la petite table
Les boules brillantes et rouge vif
Comme des cerises hors saison
Pépient sur les branches
Ébouriffées du vert hérisson
Et sous l étoile pailletée
Qui orne le sommet
Un ange se balance
Les ailes déployées
Et le sourire immense
- Mathilde Fauve
Rouges les toitures
Coquelicots de terre cuite
Depuis mon perchoir
- Mathilde Fauve
Il saute à cloche-pied
Comme un écolier espiègle
Le pigeon blessé
- Mathilde Fauve
Longer la rivière
Des chevaux blancs caracolent
Dans certains remous
- Mathilde Fauve