Sous le lampadaire
Voltigent les phalènes
Ombres sur la page
- Mathilde Fauve
Frontières murées -
Tandis que plus rien ne tient
debout à Beyrouth
- Mathilde Fauve
Tous les jours prendre
Un peu de temps en silence
Pour laisser apparaître
Les mots
Ils attendent sous la surface
Tels des cristaux de roches
Charriés par le torrent
Les remous et l agitation
Recouvrant leur vérité
À la fin de la journée
Que reste t il
Du mouvement incessant des heures ?
Éclats ténus sous la lune
Tessons de verre d'émotions fugaces,
Rocs d'évidences étonnantes,
Et poissons de découvertes surprises
Soudain des pensées
comme un vol de canards sauvages
Nous traversent
Les contempler jusqu'à la disparition
Puis retrouver la nudité
De la ligne d horizon
- Mathilde Fauve
Je me repose
À l ombre de moi-même
Finie l exigence
- Mathilde Fauve
Y : Animal crossing ? C'est quoi ?
M : C'est un jeu.
Y : est ce que c'est un jeu où chaque fois qu'on voit un animal on dessine une petite croix dessus ?
Sauf s'il y a déjà une petite croix ?
M : *ouvre de grands yeux incrédules* .... non....
Y : Ah non ! Je sais ! C'est un jeu où tout le monde se déguise en animal et court un cross. Comme le cross du collège, mais mélangé avec le carnaval un peu ! C'est ça ?
M : *éclate de rire* oui, c'est exactement ça !
Brèves de dialogues entre Y et M, 18/05/2020
Mat Fauve
Cachée tout au fond
Derrière la voix raisonnable
L enfant perdue
- Mathilde Fauve
J aime partager
Des miettes de poésie
Écrire un haïku
- Mathilde Fauve
Encore une fois
Inonder la cavité buccale
Avec de l’eau bouillante
Comme des fantassins moyenâgeux
A travers les brèches de l’aurore
Il s’agit de noyer les assaillants noctambules
Attardés sur la pointe de la langue
Là où dansaient les rêves
Dans leurs tutus acidulés de mousseline
Comme des cheesecakes en ballerines
agitant leurs ailes et leurs crinières de tulle
Fondre dans la saveur de leurs pirouettes
Et de leurs sauts périlleux
que l’on contemple avec l’effroi superstitieux
d’une brisure ou d’un chute
quand seuls les rires volent aux éclats
et se fracassent contre les parois de nacre
Leurs acrobaties rebondissent
telles des bulles arc-en-ciel
dont les reflets tourmalins s’entremêlent
et tournoient en corolles
sous la caresse lutinesque
au rythme hypnotisant
de l’orchestre dantesque
au bal des ardents.
Après toute cette splendeur
Après tant de majesté
de fantaisies chimériques
il faut se résigner
à la cour des miracles
à l’hécatombe du réel
le cœur dans la poussière
la gravité sur les épaules
le regard mécanique
sous la félicité narquoise des panneaux publicitaires
qui vendent des rêves bien terre-à-terre
gardons aux coins de nos paupières
les paillettes opalines de nos chavirées lunaires
— Mat Fauve
Nom du pigeon : brume
Parce qu'elle vient le matin puis
Se pose, et s'en va
- Mathilde Fauve
Festonner de mots
Un trou noir dans le ventre
Décorer le manque
- Mathilde Fauve