Dessert à la chantilly
les deux amies en extase
se taisent.
— Mat Fauve
Carte postale -
Mes vacances à l imparfait
Dans ta boite aux lettres
- Mathilde Fauve
Tiens! Puisque tout est foutu,
célébrons ensemble
nos vaines tentatives
— Mat Fauve
Le 8 mars dernier des millions de personnes se sont mobilisées dans la rue pour dénoncer la violence faite aux femmes*, la précarisation des conditions de vie des femmes* des classes populaires et l’invisibilisation de leur travail productif et reproductif pourtant essentiel au maintien de nos sociétés.
Aujourd’hui plus que jamais, la crise sanitaire et économique déclenchée par le COVID-19 met en évidence et accélère des phénomènes que le mouvement féministe dénonce depuis longtemps. Les formes de travail exercées par les femmes ne souffrent pas juste de l’invisibilisation et de la violence patriarcale et raciste, mais aussi de la violence néolibérale qui les précarise financièrement. La majorité des secteurs essentiels sont caractérisés par une instabilité des contrats de travail, par un manque d’encadrement social, fragilisés, niés. Travail reproductif, care, charge mentale, double journée de travail, inégalités ne sont pas de simples mots. Derrière eux, il y a des visages, des noms, des voix, des corps de femmes*, qui sont doublement (voire triplement) exploitées. La violence machiste ne se trouve pas seulement entre les murs domestiques : elle s’insère et s’exprime organiquement aussi dans l’appareil économique, institutionnel, policier et colonial. Tous ces niveaux se nourrissent mutuellement et ce sont nos corps qui payent le prix de cette exploitation !
A l’occasion de la date historique du Premier mai, qui unit les travailleurs et les travailleuses du monde entier dans la lutte pour la reconnaissance et la mise en œuvre de leurs droits, nous, le Collecti.e.f 8 maars Bruxelles lançons notre l’appel international pour un Premier Mai féministe, lancé de manière unitaire par des collectifs féministes de plusieurs pays du monde.
Dans ce contexte de crise sanitaire, nous constatons que :
Le travail domestique et de soin aux personnes devient central pour contrer la crise : sans ce travail la société périrait tout simplement. Toutes ces tâches vitales, toujours invisibles et exploitées, ont aujourd’hui la centralité politique qu’elles méritent. Pourtant les conditions de travail restent précaires, que ce soit en termes de droits ou de protection.
En Belgique, trois quarts du personnel sanitaire est composé par des femmes. Iels dénoncent depuis plus d’un mois la pénurie de matériel et de protection et insistent sur le fait que leur vie ne peut pas être mise en danger. Quant aux aides-ménagères, pour la quasi totalité femmes d’origine immigrée, elles restent sous-payées, le plus souvent mal considérées. Presque toujours la santé de celles qui sont obligées de continuer à travailler n’est pas protégée.
Le confinement augmente également les violences conjugales contre les femmes et les personnes LGBTQI+. Le confinement, ainsi que la gestion autoritaire et policière de celui-ci par l’Etat est idéalisé comme étant un espace « safe » alors qu’on oublie que pour beaucoup la maison et l’espace privé ne le sont pas puisque cela équivaut à rester isolée avec son propre agresseur.
Les politiques gouvernementales oublient également ceux et celles qui n’ont pas une maison (les personnes sans abri, les migrant-e-s non régularisé-e-s), ceux et celles qui vivent dans des conditions de détention inhumaines (centres fermés, prisons etc.) et sans les mesures de protection nécessaires mais aussi ceux et celles qui vivent dans des logements précaires ou insalubres où le virus prolifère plus facilement. Pour toutes ces catégories la violence de tous les jours est accrue.
Comment faire en sorte que l’État prenne en charge ces problématiques ?
Nous pensons que cette crise peut être une occasion pour exiger un changement réel de société et nous ferons de notre mieux pour lutter dans ce sens :
Nous exigeons une politique de responsabilité économique face à la pandémie : nous ne sommes pas disposées à accepter une fois de plus que les grands actionnaires soient sauvés et qu’en même temps celleux qui ont perdu leur travail ou qui ne l’ont jamais eu se retrouvent sans revenu ou soient obligé-e-s de s’endetter pour survivre. La richesse doit être redistribuée maintenant et ne doit plus être l’apanage d’une minorité privilégiée ;
Nous refusons de revenir à la normalité néolibérale dont l’insoutenabilité est indéniablement révélée dans cette crise. Alors qu’aujourd’hui, plus que jamais, la santé et la vie s’affirment comme des questions collectives et politiquement centrales, les politiques néolibérales prêchent une logique de responsabilité individuelle de gestion : travailler plus dans l’avenir pour récupérer les profits perdus et faire encore plus de cadeaux à ceux qui sont déjà riches ;
Nous ne nous plierons pas à l’isolement et l’individualisme parce que nous ne pouvons pas le faire. Soit nous sortons de cette crise ensemble, soit personne ne le fera ;
Ce que la grève féministe mondiale nous a appris, c’est que c’est lorsque nous sommes ensemble que nous sommes fortes. Maintenant plus que jamais nous devons nous mobiliser ensemble afin d’éviter la fragmentation que la pandémie nous impose.
# Aujourd’hui chez nous, demain dans la rue !
Lors de la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses, nous crierons toute notre colère contre la violence d’une société qui nous exploite, nous opprime et nous tue. Nous ferons cela dans les modalités exigées par le confinement, mais nous ne renoncerons pas au droit de nous battre pour une société plus juste, sans violences patriarcales, racistes, coloniales et sans exploitations capitalistes. Plus jamais la production d’un avion de chasse ne primera sur celle d’un respirateur, plus jamais les sauvetages bancaires ne primeront sur les investissements dans la santé et l’éducation, plus jamais les enseignant-e-s, les médecin-e-s, les aide-ménagères ne gagneront moins que des investisseurs. Plus jamais les emplois ne seront au service de la mort, plus jamais les responsables des banques ou des entreprises meurtrières ne décideront de notre avenir.
Nous désignerons les coupables de cette crise, qui devront en payer le prix !
Nous voulons une sortie féministe de cette crise et nous ne voulons pas revenir à la normalité puisque la normalité signifie inégalités, violences et exploitation! https://www.anti-k.org/2020/04/29/appel-pour-un-1er-mai-feministe/
Je prends la parole à mon tour pour vous donner quelques idées sur la façon dont vous pouvez manifester. ;-) J’ai pioché ces idées sur le site d’ATTAC France.
https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/faites-entendre-votre-voix-le-1er-mai
Fabriquez une pancarte avec un texte, une image, une photo, un dessin... Reproduisez-là sur un tissu ou un grand carton... pour l’afficher sur vos portes, fenêtres, balcons grilles... en utilisant #PourLeJourDapres, #noustoutes38 et #PlusQueJamaisLe1erMai. Prenez-vous en photo seul·e ou en famille avec une ou plusieurs pancartes. Dans le cadre d’une sortie autorisée : Attachez une ou deux pancartes sur vous pour aller acheter le pain, sortir votre chien, faire votre footing... Déposez une pancarte à l’entrée de votre village, sur une place publique, un poteau, un axe de passage ou tout autre endroit qui vous semble approprié. Vous manquez d’inspiration ? Retrouvez des idées et tutos dans notre kit « Actions en confinement ». Comment communiquer ? D’ici au 1er mai, publiez vos photos et vidéos sur les réseaux sociaux en utilisant #PourLeJourDapres et #PlusQueJamaisLe1erMai #noustoutes38 et la mention @attac_fr et @noustoutes38 Téléchargez et imprimez l’affiche et les explications et déposez-en en bas de votre immeuble, devant chez vous, dans les boites aux lettres de votre quartier... Faites passer le message à votre famille, vos proches ou vos collègues par sms, mail ou messagerie instantanée. On compte sur vous !
Cette année je nous souhaite
La légèreté des nuages
Qui changent de forme quand ça leur chante
Que rien ne blesse ni ne décourage
Qu ils avancent ou se prélassent
Dans un ciel clair ou chargé d orage
- Mathilde Fauve
Changer suite aux épreuves
qui nous ont déconstruites —
Vivre encore!
— Mat Fauve
Alors voilà, Tumblrien.ne, voici mon recueil de haïkus “Gâteaux en miettes”.
C’est mon premier recueil de haïkus auto-édité !
C’est un format A7.
Il fait 102 pages.
Il y a 6 pages illustrées de peintures à l encre de couleurs réalisées par moi-même )
Il est rédigé en écriture inclusive.
J'ai fait une réimpression vu son succès sur les 16 premiers exemplaires. 😄 (merci à vous pour tous vos gentils commentaires.)
Par exemple, vous pouvez lire un avis ici
https://biotopeimmateriel.wordpress.com/2020/08/25/gateaux-en-miettes/
Je paye 4,50 l’impression. Je le vends 5,5 euros (ou plus si vous voulez financer mon travail d’écriture, de peinture, de mise en page, et d’édition).
Il est disponible en commande sur ma page tipeee
https://fr.tipeee.com/mathilde-fauve
Bon dimanche à vous !
- Mathilde Fauve
Inktober jour 6
J'ai voulu dessiner un ami écrivant dans son carnet au bord de la rivière. Comme je ne pense pas qu'il apprécierait que je le représente ou que je le nomme, je lui ai donné un visage de loutre.
Aussi, impossible de remettre la main sur mon pinceau fin ce soir.
Donc bref, estampe avec les moyens du bord d une "Loutre ermite écrivant au bord de l'eau"
Mathilde Fauve
Pourquoi s infliger
Froid, pluie et solitude ?
Vacances absurdes !
- Mathilde Fauve
Comment planter un fanal sur les flots d’une rivière au galop ?
Les drapeaux claquent sous le souffle des rancœurs
aux frontispices marmoréens des châteaux
mais aucun d’eux ne porte ta marque.
Et pourquoi chercher des repères
dans les constellations qui bordent ses paupières ?
La voie est intérieure
La vérité aussi, d’ailleurs.
Pourquoi ces éclaboussures de désir
Pourquoi ces projections absurdes
d’émotions et d’intentions
de gestes et de non-dits
dans le sillage de tous ceux qui t’entourent ?
Ne sais-tu pas
que rien ne peut changer une alouette en pierre ?
Ni imprécations, ni chantage, ni prière ?
Que le fleuve coulera vers la mer
quoique tu fasses pour le détourner
de sa destination première ?
Ne comprends-tu pas
que les chats sont libres
que le vent est fou
qu’ondulent les dunes
que les nuages peuvent mille fois
se transformer
jamais
ils ne deviendront un confortable édredon
malgré tous les retapissages des avions ?
Ne vois-tu pas
qu’un arbre est un arbre
Et non le pivot du monde
Ni même un confident
amical et discret
épanchant calme et stabilité
offrant un havre bienveillant
à ton radeau en déroute
à l’abri de la furie qui t’habite
des cyclones qui te dévastent
du maelström des doutes
menaçant de t’engloutir
tel un rafiot à la dérive
sur la langue gloutonne d’un trou noir ?
Alors arrête, je t’en prie
Arrête de te torturer ainsi
Arrête de vouloir mettre le vent en cage
le soleil en bouteille
et les gens dans des cases
Arrête de chercher midi au fond d’un puits
et quatorze heures à l’aurore
l’ivresse des cimes au relief d’une virgule
la bravoure qui te fait défaut dans la légèreté des bulles
Arrête de te triturer les méninges
dans un ballet de bouts de ficelle
comme un Gepetto à manivelle.
Arrête de courir sans cesse
après les comètes de tes promesses
que tu trahis sans réfléchir
pour te lancer sur de fausses pistes.
Arrête un instant, s’il-te-plait
Fais taire la machine à souhaits.
Fabrique toi une petite coquille
un labyrinthe, une cachette,
et tandis que tu te recroquevilles
soulage le poids de ta tête.
Lâche ton armure, ton épée et tes gants
Dénoue ta chevelure, ôte tes vêtements
Époussète ton passé, éloigne les remontrances
Dépouille toi de qui tu étais
Renie tes appartenances
Et pardonne toi d’exister
telle que tu es, rien de plus.
Retourne à toi-même
Explore ton âme
Retrouve les trésors abandonnés
enfouis sous la fange et les débris
des désastres operculés
des lâchetés et des oublis.
Suis la boussole et les sentiers
des éclats de rire de ton enfance
des éblouissements crépusculaires
la frénésie salvatrice de la danse
le repos bienfaisant de l’hiver
la fragilité des dentelles de glace
l’éternité mouvante de la mer
la gourmandise rouge des pralines
le silence apaisant des monastères
le soulagement du corps dans l’effort
et, au petit matin, la lumière opaline
de la rosée sur les cerisiers en fleurs.
— Mat Fauve
Me voilà
Immobile, atterrée
Quel mouvement pourrait me relancer ?
La faim ? L ennui ?
Des fourmis dans les pieds ?
Le ciel gris et froid
Ne fait rien pour m encourager
Il reste quelques châtaignes
Dures comme des chicots de grand-mère
Parmi les épluchures oubliées
Sur la gazinière
Une lettre à finir
Gît sur le fatras amoncelé
Le frigidaire est vide
Et l évier est bouché
Un bien beau dimanche s annonce en vérité...
Qu importe !
J'ai pour moi la blancheur des heures
Et du papier
Une solitude qui s apparente
À la liberté
Et l absolue souveraineté
Sur mes actes et mon oisiveté
- Mathilde Fauve